Hadj Brahim Cheb Khaled est né le 29 février 1960, dans le quartier
Elkmine de Sidi El Houari, bourg situé dans la banlieue d’Oran (Algérie). Ses
parents sont originaires d’un village dépendant de la division administrative de
Mostaganem. C’est du balcon de la mairie de cette ville que le Général de Gaulle
lancera le désormais historique : « Vive l’Algérie
française ! »
Il suffit du soleil, c’est tout de suite la musique
Même si sa famille ne l’incite pas à les pratiquer
(seul un vague oncle joue de l’accordéon), le jeune (Cheb) Khaled
écoute, dès sa prime enfance, beaucoup de musiques, en provenance d’Egypte (il
s’imprègnera de l’art de Farid el-Atrache, et la diva Oum Kalsoum aura
naturellement une profonde influence sur lui), d’Espagne ou de France (qui
pouvait échapper à cette époque à Johnny Hallyday ?). De la musique
anglo-saxonne, il retiendra plus tard James Brown, Elvis Presley, ou les
Beatles. Mais ses influences sont également typiquement algériennes (Ahmed
Wahby), voire franchement oranaises (en la personne du chantre de la musique de
la ville, Blaoui El Houari).
Déjà fin lettré, Khaled se passionnera
également pour l’œuvre de Mostefa Ben Brahim, qui compile les destinées de
combattant émérite de l’indépendance algérienne, et de poète reconnu comme une
gloire nationale. Néanmoins, il serait injuste de passer sous silence le
formateur le plus déterminant du jeune homme : Cheikh Fethi, de trois ans l’aîné
de Khaled, fut son compagnon de prime enfance et d’adolescence, et un chanteur à
la carrière aussi étincelante qu’injustement interrompue de manière prématurée
par la maladie. Initiateur de la lignée du raï oranais, il aura une
incontestable influence sur Khaled. Dès l’âge de neuf ans, Khaled intègre (à
l’insu de sa famille) le groupe phare de sa ville, Les Cinq Etoiles. De plus, la
future vedette apprend guitare, piano, flûte et accordéon à l’école, qu’il
quitte dès seize ans, convaincu que son destin passe par une carrière dans la
chanson. Son père, policier travaillant dans le garage automobile du
commissariat, et ne percevant qu’un modeste salaire, voit d’un œil sévère ce
choix risqué. L’exclusion temporaire de Khaled de l’école pour absences répétées
lui vaudra d’ailleurs une sévère correction de la part de son
géniteur.
Dès 1974, il parvient, tout en se produisant régulièrement dans
les cabarets oranais (même s’il survit essentiellement grâce à des petits
boulots, et autres expédients), à enregistrer son premier 45 tours (« Trig
el lici » / « La Route du Lycée », ou les joies de l’école buissonnière et
coquine). Le disque fait parler de lui, mais ne rapporte rien à Khaled si ce
n’est une renommée naissante, et il ne survit que grâce à des emplois de garçon
de café, ou de cireur de chaussures. Il se produit de façon systématique dans
les cérémonies de mariage ou de circoncision, et les lieux de plaisir de la
côte, où il parfait son métier. Mais on ne l’entend jamais à la radio : y
chanter les filles et l’alcool est interdit. Deux années plus tard, « El
Marsam » est sa première chanson à recueillir un important succès à travers
tout le pays. Sa voix puissante fait merveille dans cet appel à l’amour, et aux
plaisirs charnels. Khaled prend alors une décision faussement anecdotique, en
remplaçant dans son orchestre violons par guitares électriques. Il devient dès
cet instant le chouchou des enfants de l’intelligentsia algérienne, tous
caciques du FLN désormais aux commandes du pays.
Dès 1982, grâce à
l’adjonction de claviers électroniques, son orchestre adopte désormais une
configuration occidentale. Khaled vend énormément de cassettes audio, tant dans
son pays que parmi la diaspora algérienne, et ce support, piraté naturellement
dans tout le Maghreb, lui fait perdre un nombre conséquent de royalties : d’Oran
à Barbés, c’est l’habituel pont de contrefaçons qui se met en place. En tout
état de cause, les enregistrements se succèdent de manière vertigineuse, souvent
peu ou pas préparés, bâtis sur des paroles parfois improvisées, mais alimentant
les poches systématiquement percées du chanteur. Il participe en 1985 au
premier Festival Raï d’Oran (dont il remporte le premier prix) : le pouvoir
politique s’est résolu à tenter de récupérer un mouvement musical, et culturel,
inexorable.
La trajectoire ascendante de la carrière de Khaled
s’accompagne en effet d’une levée de la censure, qui bridait jusqu’à cette
époque les auteurs de chansons. Dès cet instant, il commence avec ses compagnons
en musique, à élaborer l’évolution du raï et du chaâbi (chant populaire
oranais), qui passe par l’intégration des rythmes du reggae ou du funk, ainsi
que l’utilisation d’instruments exotiques pour un artiste arabe, à
savoir guitare électrique, basse, ou synthétiseur. Il serait néanmoins réducteur
de considérer que l’ajout, d’un saxophone ici, ou d’une percussion là, a suffi
pour faire évoluer le raï du statut de spécificité locale, à celui d’une
dimension planétaire. Mais cette évolution du son général des chansons, bien sûr
sublimée par les qualités intrinsèques du chanteur, constitue un paramètre non
négligeable de son triomphe.
Il suffit de traverser la mer, c’est tout de suite l’aventure
Alors qu’il est devenu une
énorme vedette dans son pays, c’est en 1986 que Khaled s’installe en France. Le
pays, la culture, la vie quotidienne (pouvoir se promener main dans la main avec
une fiancée sans encourir les foudres de la police !) le font rêver. Il se
produit dans un festival banlieusard, à Bobigny, devant le gratin du raï. Sa
prestation est saluée, et lui permet de rencontrer Djilali Ourak, qui devient
son manager. Un premier disque (Hada Raïkoum) attire l’attention. Mais
Khaled n’a pas traversé seul la Méditerranée : dans ses bagages, et en guise de
carte de visite, les bases de l’album Kutche, qui est enregistré, en
compagnie de Safy Boutella (producteur, arrangeur, chanteur et acteur de
cinéma), et produit par le spécialiste de la world Martin Messonnier. Ce disque
(qui lui ouvrira également le marché japonais), habituellement considéré comme
l’enregistrement fondateur du nouveau raï (et première production du genre hors
des frontières naturelles de cette musique), décline, à partir d’un répertoire
ancré dans la tradition, des variations explicitement sexuelles : outre des
orchestrations novatrices, clairement empruntées au jazz et à la pop
internationale, cette révolution musicale passe en effet par l’expression du
désir.
Même si les chansons qui y figurent sont parfois dénigrées par un
public de puristes, craignant les premiers affadissements de l’art du chanteur,
Kutche permet à Khaled de mettre sur pied une tournée européenne (en
particulier en Hollande, Belgique et Grande-Bretagne), ainsi que quelques
concerts au Japon, pour la conquête d’une audience à cette époque inespérée. En
juillet 91, il représente la chanson francophone (sic) à l'occasion du World
Summer Festival se déroulant au Central Park de New York.
En 1992, un
album éponyme est produit à Bruxelles par Michael Brook, et à Los Angeles par
Donald Fagenson, alias Don Was, producteur de la terre entière (Bob Dylan, The
Rolling Stones) et, accessoirement, membre du duo rigolo Was (Not Was). Ce
disque, subtile utilisation des plus modernes rythmiques rap et reggae, réalise
un plus qu’honorable parcours sur le marché français (il entre dans les
cinquante meilleures ventes du moment), mais c’est essentiellement la chanson
« Didi » qui propulse ce coup d’essai, véritable premier tube de la raï
music, hors du cercle des initiés, et première chanson en arabe à pénétrer le
Top 50. Khaled devient donc disque d’or en France et en…Inde (où
« Didi » bénéficiera même d’une adaptation en indhi), atteint la
première position des ventes en Arabie Saoudite, Brésil, Egypte et Israël. Le
disque atteint des ventes d’un million cinq cents mille exemplaires.
En
conséquence de ce triomphe, le chanteur assume en ricochet le rôle d’ambassadeur
du raï, et de la culture maghrébine à travers le monde occidental, et son marché
musical. Khaled n’a en effet pas omis d’y rendre hommage à ses racines, avec des
chansons comme « Wahrane », où il salue la ville d’Oran. Mais
l’Algérien est plus réservé quant au rôle presque politique de nouvelle voix
progressiste du Maghreb qu’on veut lui faire jouer. Preuve en tout cas du
caractère désormais intemporel de ce refrain, plus de dix années plus tard,
Didi, merveille d’équilibre entre les racines débridées du raï et une
exaltation plus internationale, sera samplé (« Crunck Didi »/ « Losing
You ») dans un duo de l’Américaine Amerie Rogers et du Français Willy
Denzey. C’est à cette même période que l’Algérie s’enfonce malheureusement dans
de nouvelles années de plomb, ensanglantées par de multiples attentats.
Terrorisme permanent, et réplique plus que musclée d’un pouvoir se perdant
chaque jour davantage dans des dérives dictatoriales et militaristes, incitent
les jeunes talents algériens, artistes ou cerveaux, à s’exiler. La situation
convainc Khaled, quant à lui viscéralement laïc, à s’installer à demeure en
France.
En 1993, l’album N’ssi N’ssi permet à Khaled d’enfoncer
le clou de la reconnaissance internationale. Produit par le désormais habituel
Don Was, et le plus juvénile arrangeur Philippe Eidel, on y relève la
participation de l’ensemble des Violons du Caire (ceux-là mêmes qui
accompagnaient Oum Kalsoum). En 1994, le chanteur obtient le César de la
meilleure musique de film pour sa partition du Un, deux, trois, soleil,
(partiellement élaborée à partir de N’ssi N’ssi), mis en scène par
Bertrand Blier. Ce film, tourné à Marseille avec Anouk Grinberg et Marcello
Mastroianni, est également lauréat du Festival de Stockholm et de la Mostra de
Venise. A l’occasion de la cérémonie protocolaire, Khaled dédie ce trophée à une
jeunesse sacrifiée, celle de son pays. La tournée internationale qui suit fait
deux haltes (deux et trois mars) dans un Zénith parisien complet. On peut alors
considérer que Khaled a fait du petit bois de la concurrence, et s’est installé
au firmament des artistes de world music.
Il suffit de conquérir le monde, c’est tout de suite la renommée
Au mois de
février 1995, il reçoit la Victoire de la Musique de l’Artiste Interprète
Francophone de l’Année. Il profite de l’occasion pour déposer auprès de la Sacem
(société percepteur des droits musicaux) sa 800ème partition. La même
année, le chanteur fonde en compagnie d’Hamid Cheriet, dit Idir, chanteur kabyle
dont le « Vava Inouva » a fait le tour de la terre, l’association
L’Algérie, La Vie, afin de lutter contre l’intégrisme et ses attentats. Il
participe en ce sens à plusieurs concerts en faveur de la liberté d’expression,
et en particulier le 22 juin, pour un Zénith parisien, de nouveau complet. Sa
vie privée est, quant à elle, illuminée d’un mariage avec Samira, jeune
marocaine, qui interrompt donc le 12 janvier une existence de célibataire, vouée
aux plaisirs de l’alcool, de la fête, et des femmes.
En 1996, Khaled
enregistre Sarah, du nom de son premier enfant (née quelques semaines
auparavant), et disque produit par Jean-Jacques Goldman (qui restera comme une
rencontre déterminante dans le déroulé de sa carrière) et, de nouveau, Don Was.
L’éclectisme du projet incite à des rencontres avec Rita Marley, les I Threes,
ou les marseillais d’Iam. Les sessions se déroulent par ailleurs partiellement à
Los Angeles, Paris, et aux légendaires Tuff Gong Studios jamaïcains de Kingston,
en compagnie de la section de cuivres des Wailers. « Aïcha », titre
phare de l’album, s’éloigne considérablement des racines musicales de
l’Algérien, mais c’est un nouveau succès. Sarah se vend à 500 000
exemplaires. La même année, il revisite en compagnie de Mylène Farmer « La
Poupée qui fait non » (signée Michel Polnareff). Khaled participe à
quelques dates du Tour 96 de la chanteuse. Les bases de l’art de
l’algérien sont alors posées, à savoir une très habile synthèse entre rock, raï,
et variété. Au mois de mars 1997, l’Algérien occupe la scène de l’Olympia de
Paris, pour trois concerts à guichets fermés. Il partage également l’affiche de
100% Arabica (comédie de Mahmoud Zemmouri) avec l’autre chanteur de raï
prééminent de l’époque, Cheb Mami.
Le 26 septembre 1998, les trois
grandes voix de la chanson maghrébine se retrouvent dans le projet 1, 2, 3
Soleils : Faudel, Rachid Taha et Khaled partagent alors la même scène d’un
Bercy parisien bourré à craquer, pour une musique plus ancrée dans la tradition.
Ils égrènent leurs succès réciproques, en offrant des interprétations en solo,
duo, ou à trois. A l’occasion de cet événement majeur pour le raï, le trio de
star stars n’en reprend pas moins le « Comme d’habitude » de Claude
François. La soirée fera naturellement l’objet de l’édition d’un disque. Il
suffit d’être célèbre, c’est tout de suite les
ennuis
Mais à l’été 1999, alors qu’il participe
au Festival de Montréal, un escroc annonce frauduleusement que Khaled envisage
de se produire en Israël. Cette fausse information a comme pour conséquence
immédiate des menaces à l’encontre de l’artiste, qui décide de se mettre en
retrait, et va jusqu’à annuler des concerts bretons initialement planifiés pour
l’été. C’est pourtant la même année (mois de novembre) qu’après avoir envisagé
un concert algérois (le projet sera finalement abandonné) que Khaled se rend
dans son pays natal…pour répondre d’une accusation d’atteinte à la propriété
intellectuelle et artistique, initiée par son ancienne maison d’édition. Khaled
sera acquitté, dans un pays où pointe la détente, après l’avènement à la
présidence de la république d’Abdelaziz Bouteflika.
Au mois de décembre
1999, sort l’album Kenza (Mon Joyau), hommage au prénom de sa deuxième
fille. Quinze chansons sont au programme. Toujours dans l’ombre de la
réalisation, cette fois confiée au guitariste anglais Steve Hillage (éternel
compagnon de Rachid Taha) et à Lati Kronlund, fondateur du collectif new-yorkais
Brooklyn Funk Essential, Jean-Jacques Goldman lui offre « Derviche
Tourneur », et un nouveau succès, « C’est la nuit ». C’est sans
complexe que Khaled s’attaque à l’Imagine de John Lennon, en duo avec
la chanteuse israélienne Noa. On relève avec « El Harba » un autre duo,
avec l’Anglo-Pakistanaise Amar cette fois. Mais, entre electro et salsa, la
chatte du raï y perd un peu ses petits. Au mois d’avril de l’année suivante, il
se produit devant la foule enthousiaste du Festival de Sao Paulo, au Brésil.
Didi s’est vendu à 200 000 exemplaires dans ce pays.
Porté par
ses succès successifs, l’Algérien enchaîne tournées, concerts, et plateaux de
télévision. Mais, en coulisses, les choses se déroulent moins harmonieusement :
son mariage bat de l’aile, et la séparation, inéluctable, est pire encore. Dans
le contexte de son divorce, son ex-épouse lui reproche en effet le non-paiement
de pensions alimentaires, et va, même si tout cela reste au niveau allusif,
jusqu’à accuser le chanteur de violences conjugales. Certes, ces tumultes
finissent par se conclure par un arrangement à l’amiable (et financier) devant
le juge des affaires de la famille, mais la presse s’est emparée de l’affaire,
et l’image de Khaled en pâtit. De plus, en 2000, son père disparaît : le fait
que le chanteur n’assiste pas aux obsèques a une nouvelle fois des conséquences
désastreuses dans le public. Pour parachever le tout, les prestations publiques
incessantes, et certains excès supposés, ont des conséquences dramatiques sur la
voix du chanteur, qui, en perte de puissance, montre d’indubitables signes de
fatigue.
Toujours en 2000, Khaled donne deux concerts en Tunisie, et
finit par se produire (pour la première fois depuis 1986) en Algérie. Mais le
concert, réservé à la jeunesse dorée de la bourgeoisie du pays, suscite
critiques et controverses. La tournée américaine initialement prévue en 2001,
est annulée à la suite des attentats du 11 septembre, et reportée à l’année
suivante.
En mai 2002, Khaled retrouve la chanteuse Noa, pour un concert
au Colisée de Rome, en présence du Premier ministre israélien Shimon Pérès. Les
concerts qu’il donnera par la suite, en Jordanie ou au Liban, seront entachés de
reproches quant à cette soirée italienne. Quelques jours plus tard l’escale
romaine, toutefois, c’est un concert chargé d’émotion qui se déroule dans la
ville natale du chanteur, à Oran. Khaled se recueille sur la tombe de son
père…mais annonce lors de la conférence de presse qu’il dénonce le contrat qui
le lie à sa maison de disques (Universal) pour « complot affectant sa
carrière ». S’il continue à se considérer lui-même comme le père putatif de
toute une génération de chanteurs de raï, des voix s’élèvent ici ou là,
fustigeant son comportement, et, d’un point de vue plus artistique, relevant les
désormais faiblesses de sa voix. De plus, le chanteur se retrouve désormais au
centre d’un procès en abandon de famille (il a toujours contesté avoir abandonné
un enfant dont il a systématiquement réfuté la paternité). Seul coin de ciel
bleu, il devient père, légitime cette fois, d’une troisième fille.
En
2004, il collabore (aux côtés de Youssou N’Dour ou Faudel, entre beaucoup
d’autres) à la compilation Agir Réagir, projet initié par l'association
Juste Pour Eux, en faveur des sinistrés du séisme qui ébranle le 24 février la
région d’Al-Hoceima, au Maroc. La même année et au mois de septembre, après que
plusieurs maquettes aient été refusées par Universal, c’est un nouveau label qui
édite l’album Ya-Rayi (Mon Opinion), consacrant le retour du chanteur
vers ses racines. Entièrement chanté en arabe, de nouveau arrangées et produites
par Philippe Eidel (ainsi qu’un titre avec Don Was aux manettes), les huit
chansons accueillent en effet rien moins que Maurice El Medioni (chantre de la
musique franc-arabe, qui enregistrera deux années plus tard un bel album en
compagnie de l’ensemble cubain de Roberto Rodriguez), et Blaoui Houari (oranais
artisan du raï moderne). Mais le désir d’ouverture de Khaled ne désarme pas,
comme le démontre sa collaboration sur une chanson avec Jacob Desvarieux, né à
Paris, mais fondateur du plus célèbre groupe antillais de tous les temps,
Kassav. En 2006, son duo avec Cameron Cartio, chanteur iranien exilé en Suède,
« Henna », est le tube de l’été.
En 2007, nouveau duo, cette
fois en compagnie de l’ex-Graine de star, la chanteuse de R&B
Melissa, pour la chanson « Benthi ». Khaled, estimant être victime de
la pression fiscale française, s’exile ensuite au Luxembourg. Même si l’on peut
constater aujourd’hui une perte de vitesse dans la carrière de Khaled, il reste,
très symboliquement, l’un des rares chanteurs, ou artistes (à l’instar de
Cesaria Evora ou Manu Dibango), à avoir transformé Paris, donc, la France, donc,
l’Europe, en plate-forme de ces musiques du monde qui ont offert d’autres
perspectives, et d’autres plaisirs, à toutes les audiences de la
planète.
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CHEB KHALED
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